Bonjour à tous les malades et les proches, je partage, à travers ce témoignage, la vie de mon mari, notre vie, sa lutte, son combat.
Mon mari, Marc, a été diagnostiqué Myélome multiple le 31 juillet 2014, à l'âge de 48 ans.
C'est un homme sportif, combattant, toujours optimiste, se battant pour l'égalité de tous. Cheminot, à un an de sa retraite, il a été obligé d'être réformé à cause de cette foutue maladie. Pris en charge rapidement, il subira une autogreffe, sans grand succès. Le 19 août 2015, un donneur lui permettra de renaître, comme j'aime le dire. S'ensuivent des traitements lourds, chimio, cachets, avec des effets plus ou moins lourds.
Il s'accroche, comme toujours parce qu'il a un mental de sportif : trails, vélo, moto randonnée, les voyages, notre combi Volkswagen...
Fracture du col du fémur, il se bat. Mais plus de vélo, ni de moto. Il lui reste la randonnée. Le sport pour lui , c'est vital!
Mais tous ces petits plaisirs ont un bien lourd prix, les abandonner au fur et à mesure que la maladie progresse. Petit espoir en vue: les médecins le font rentrer dans le processus du nouveau traitement dont on parle tant, les CAR-T Cells.
A quelques pas d'obtenir celui-ci, mon mari perd l'usage de ses deux reins. Il sera mis sous dialyse. Quel choc pour nous ! A 57 ans, être dialysé, mais il encaisse encore une fois même si la culpabilité le ronge vis à vis de moi. Plus de voyage possible, il pense à nous. Je le rassure, l'essentiel c'est que je sois auprès de lui, que nous soyons toujours ensembles.
En 2023, son foie sera touché. Petit à petit, mon mari aura essayé tous les traitements durant une longue année, sans aucune réponse positive...
Et le myélome sera plus agressif, le fatigant , jusqu'à ce qu'il est de plus en plus de mal à se déplacer. Nous mettons en place une aide pour notre montée d'escalier, il aura une trottinette électrique pour l'aider à s'évader un peu de son quotidien: 3 fois par semaine la dialyse.
Il maigrit mais garde son appétit.
Puis ce jour où je décide de l'accompagner à son rendez vous médical, ce lundi 12 février 2024. Le médecin nous annonce que mon mari n'a plus de traitement efficace, qu'il les aura tous essayer, sans grand succès. Il rentre en soins palliatifs. Tout s'écroule, mais mon mari tient bon. Il savait depuis le début qu'il avait cette épée de Damoclès au dessus de la tête.
On ne lui donne que quelques mois , et il s'accroche. Il n'abandonne pas, pour moi, pour les enfants. Mais cette saleté de maladie le ronge un petit peu, chaque jour. Je le regarde s'endormir tous les soirs et je suis fière de lui, d'être sa femme.
Le 18 août, il parle de Noël...mais à mon réveil, le 19 août, je me lève et je le vois , dans notre salon, endormi, endormi pour toujours. Il souhaitait rester à la maison. Il a l'air d'être tellement reposé, ses traits sont détendus...
Ce n'est pas ce cancer qui a gagné, c'est mon mari qui est et restera le vainqueur de ce long combat.
-19 août 2014, autogreffe.
-19 août 2024, mon mari s'éteint...
J'en veux à la Terre entière, je suis en colère, je suis dans l'incompréhension totale. Il avait tout juste 48 ans lorsqu'il est tombé malade, et il nous a quittés à l'âge de 58 ans.
Nous sommes fiers de lui, il a combattu jusqu'au bout, il a toujours gardé espoir.
J'espère que les recherches vont avancer pour tous ceux et toutes celles qui sont touchés par cette maladie, ce cancer.