Myélome et douleurs osseuses
Le myélome multiple expose à des complications, comme les douleurs et les fractures osseuses.
Quelle est l’origine des douleurs osseuses ?
Elles ont le plus souvent pour origine une fragilité osseuse, en rapport avec une déminéralisation osseuse diffuse ou localisée, dans ce second cas elle est caractérisée par des « trous » dans l’os. provoquée par une stimulation excessive des cellules chargées normalement de la résorption osseuse. Ces anomalies sont déclenchées par des protéines sécrétées par les cellules cancéreuses de la moelle (cytokines).
Quelles sont les conséquences possibles ?
Ces anomalies ou lacunes peuvent conduire à une fracture de fragilité, c’est-à-dire une fracture susceptible de survenir pour un traumatisme minime, voire même sans aucun traumatisme, d’où l’importance pour un malade du myélome de consulter sans délai en cas d’apparition de douleurs osseuses.
Comment traiter les douleurs osseuses ?
La prise d’antalgiques, ou de médicaments contre la douleur, peut s’avérer inefficace, aussi il peut être fait appel à des traitements plus spécifiques, tels que :
- La prise par perfusion par voie intraveineuse de bisphosphonates, afin de prévenir des lésions osseuses liées à une déminéralisations diffuse. Les bisphosphonates sont des molécules qui se déposent dans l’os et inhibent les cellules normalement chargées de résorber l’os. A travers cet effet « anti-résorption », ils sont à même de réduire à la fois les douleurs et le risque de fractures. Le problème principal de ce traitement est la possibilité de survenue d’ostéonécrose de la mâchoire à forte dose.
- La réalisation de radiothérapie locale. Elle consiste à utiliser un faisceau de rayons X, semblables à ceux utilisés en radiographie mais à plus forte dose, pour détruire les cellules cancéreuses. En tuant les cellules cancéreuses au niveau de la lacune osseuse, la radiothérapie réduit la pression exercée à l’intérieur de l’os par la croissance des cellules cancéreuses, réduit la douleur et prévient l’évolution jusqu’au stade de la fracture. Les doses de radioactivité délivrées localement restent modestes pour l’ensemble de l’organisme et, si nécessaire, il est possible et sans inconvénient particulier de traiter plusieurs lésions.
- Dans certains cas où la lacune osseuse rend particulièrement fragile un os, il peut être nécessaire de réaliser un geste chirurgical de consolidation en mettant en place une tige osseuse ou une plaque. Cette intervention doit être pratiquée avant la radiothérapie locale pour éviter les complications infectieuses liées à un geste chirurgical sur une peau irradiée.
Comment traite-t-on les fractures vertébrales ?
Les fractures vertébrales par compression déséquilibrent la colonne, induisent des douleurs invalidantes souvent sévères et une déformation en position penchée en avant (« en cyphose »).
Quand les antalgiques ne suffisent plus pour soulager la douleur, il peut être fait appel à des techniques de consolidation.
- La « cimentoplastie » permet de stabiliser, à l'aide d'un ciment injecté, une vertèbre fracturée ou tassée. Un examen IRM est généralement pratiqué pour vérifier si la fracture peut être traitée par ces techniques. L’injection se pratique sous contrôle radioscopique très précis pour éviter une fuite extra-vertébrale du ciment. La chaleur émise par le ciment détruit les fibres nerveuses apportant aux patients un soulagement immédiat et durable de la douleur.
- La « vertébroplastie » est plus efficace pour corriger la déformation du corps vertébral. Cette technique est pratiquée sous anesthésie générale ou locale avec des sédatifs. L'idée de cette nouvelle technique est de redonner à la vertèbre un volume normal en gonflant un ballonnet à l’intérieur du corps vertébral. Ce gonflement va créer une cavité dans la vertèbre qu’il convient ensuite de combler avec un ciment à haute viscosité injecté sous faible pression. Les fuites extra-vertébrales sont donc limitées.