Ces Chercheurs ont mis au point à partir des prélèvements de moelle osseuse de malades, une nouvelle méthode d’évaluation de la vitesse de prolifération des plasmocytes du myélome. Ils ont démontré que les résultats obtenus présentent un intérêt pronostique pour le patient lors du diagnostic et qu’elle est applicable dans un contexte de suivi de la maladie résiduelle.
L’équipe située à l’Institut de Génétique Humaine de Montpellier et soutenue par l’AF3M suite à l’Appel à Projets 2016 (actu 2017 remise du prix AAP AF3M, actu 2018 test in vitro) a collaboré avec des Chercheurs Allemands de l’Université d’Heidelberg, pour mettre au point une nouvelle méthode d’évaluation de la prolifération des cellules du myélome multiple.
Ils ont combiné une méthode appelée cytométrie de flux multiparamétrique pour mettre en évidence les plasmocytes malins et l’utilisation de colorants chimiques s’intercalant dans l’ADN pour analyser leur prolifération cellulaire. Ils ont étudié ces plasmocytes dans 44 gammapathies monoclonales de signification indéterminée (MGUS) chez 153 patients nouvellement diagnostiqués et 69 patients en rechute.
La valeur pronostique de l’évaluation de la prolifération a été en outre analysée chez 60 patients nouvellement diagnostiqués et traités par une chimiothérapie à haute dose, suivie d’une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques.
Leurs résultats ont montré de manière logique que les plasmocytes tumoraux prolifèrent de manière significative au cours de la progression de la maladie. Les malades dont les plasmocytes démontrent un fort taux de prolifération sont ceux pour lesquels la survenue ou la reprise de la maladie est la plus rapide.
Cette méthode est désormais utilisée en routine à Montpellier pour la détermination de la prolifération des cellules du myélome. C’est une amélioration du PCLI (=index de prolifération des plasmocytes) qui est aussi réalisé notamment aux Etats Unis à la Mayo Clinic pour évaluer le pronostic des myélomes indolents (avant le stade myélome).
En outre, dans le contexte de nouvelles options thérapeutiques efficaces pour le myélome, l'évaluation de la prolifération des plasmocytes myélomateux dans le cadre d'essais cliniques est un critère important dans l’identification de nouveaux agents susceptibles d'affecter de manière significative le petit compartiment prolifératif de ces cellules.
Référence : Requirand G, Robert N, Boireau S, Vincent L, Seckinger A, Bouhya S, Ceballos P, Cartron G, Hose D, Klein B, and Moreaux J. BrdU Incorporation in Multiparameter Flow Cytometry: A New Cell Cycle Assessment Approach in Multiple Myeloma. Cytometry Part B 2018; 9999: 1–6.
Dans une autre étude récente (soutenue par l’Af3m), le groupe de chercheurs a démontré que les défenses anti-oxydantes pouvaient conférer une résistance des cellules du myélome au melphalan. Ainsi, l’analyse de ce statut (plus ou moins oxydant) dans les cellules de myélome présente un intérêt comme biomarqueur de résistance au melphalan. Des inhibiteurs des défenses anti-oxydantes sont testés dans des essais cliniques, tels que le BSO (Buthionine sulfoximine) ou l’Auranofin, et pourraient présenter un intérêt thérapeutiquepour optimiser l’utilisation des agents genotoxiques dans le myélome.
Référence : Gourzones C, Bellanger C, Lamure S,KarmousGadacha O, Garcia De Paco E, Vincent L, Klein B, and Moreaux J. Antioxidant Defenses Confer Resistance to High DoseMelphalan in Multiple Myeloma Cells. Cancers 2019 ;11 : 439