Conférence scientifique soutenue par Celgene au Congrès de la SFH le 28 mars 2013. Prise en charge des malades du myélome à la première rechute : sujets jeunes (Dr Leleu) et sujets âgés (Dr Hulin)
Les présentations ont été structurées avec une volonté de fournir à la nombreuse assistance quelques points de repère, sachant qu'en rechute il est difficile d'évoquer des schémas de référence, que de fait chaque malade est un cas unique.
En cas de rechute l'objectif principal visé reste quel que soit l'âge des malades d'obtenir la meilleure réponse possible au traitement, et de la maintenir le plus longtemps possible, tout en s'assurant de la tolérance du traitement, point essentiel si l'on souhaite apporter au malade la meilleure qualité de vie possible.
En terme de traitement, deux options ont été présentées et comparées, d'une part le re traitement du malade avec les même médicaments que ceux utilisés en première ligne, ou le traitement avec des médicaments de classe thérapeutique différentes (option switch).
Que retenir de ces présentations et des débats qui ont suivi :
- le changement d'agent thérapeutique (option switch) avec mise en place soit d'une bitherapie soit d'une trithérapie, est l'option à privilégier
- l'option re traitement reste possible si la durée de rémission avant rechute est significative (au moins 24 mois pour les sujets âgés et 36 mois pour les sujets jeunes),
Au-delà, il est ressorti :
- l'importance de prendre en compte le passé du malade, et notamment sa tolérance aux traitement déjà administrés, c'est un point essentiel
- qu'en cas de rechute les clones qui apparaissent ne sont pas forcément identiques à ceux observés lors du premier diagnostic, ce qui conduit à traiter chaque malade au cas par cas,
- l'appel à une deuxième autogreffe et à quel moment la proposer (première rechute ou plus tard) sont pour les sujets jeunes des questions qui restent en débat,
- une rechute avec absences de signes cliniques et une augmentation modérée du pic ne nécessite pas systématiquement un nouveau traitement, une surveillance suffit.
Les nouveaux médicaments en rechute (Pr Moreau)
Il est nécessaire dans le Myelome de développer de nouvelles classes de médicaments, et à ce titre il y a un intérêt grandissant de disposer de nouveaux médicaments de type anticorps monoclonaux, dont nous savons que le profil de tolérance est très favorable.
De nouvelles molécules sont actuellement testées, Elotuzumab et Daratumumab.
De nombreux développements sont en cours avec la nouvelle génération des IMiDs et des inhibiteurs du proteazome, deux classes d'agents thérapeutiques connues dans le Myelome (Lenalidomide est un IMiDs et Bortezomib un inhibiteur du proteasome).
Les essais engagés sont nombreux, souvent prometteurs, pour autant ils nécessitent du temps et de nouvelles AMM ne pourront être obtenues au plus tôt en 2015 - 2017.
Que retenir de cette présentation et du débat qui a suivi :
- il se dessine des combinaisons toutes orales qui feront peut être aussi bien que l'autogreffe, qui feront que le myélome commence pour certains patients a être plus vu aujourd'hui comme une maladie chronique,
- le myélome reste une maladie complexe, et pour progresser il va être nécessaire de mieux comprendre les mécanismes de rechute et de résistance,
- la toxicité des nouveaux médicaments est moindre,
- le nombre de médicaments disponibles est aujourd'hui relativement important, d'où de nombreuses combinaisons possibles, d'où la question : faut-il faire évoluer sans cesse les protocoles de traitement ?
- enfin un aspect qui est loin d'être neutre, les nouveaux protocoles testés conduisent souvent à associer deux médicaments très chers (coût de traitement supérieur à 10 000 € par mois), ce qui risque de rendre plus difficile leur prise en charge.
notes prises par Bernard Delcour et validées par le Dr. Leleu